Atelier d'écriture n°271 : 2nd pour moi!
Comme chaque semaine Leiloona invite à son atelier d'écriture!
Une photo, quelques mots...
Voici mon texte.
" Je suis phobique.
Un jour, on m'a expliqué que ma peur, que je prenais pour une gaminerie, était une maladie.
C'était drôle, parce que je ne me sentais pas malade.
Je n'avais pas de fièvre, j'avais mal nulle part, et ma santé se portait bien.
Ma gaminerie m'empêchait de vivre une carrière normale,
D'être au top, au sommet.
Je passais pour la poufiasse qui fuyait le monde.
Celle qui avait peur de se casser un ongle.
Celle qui refusait les rencontres.
Je ne pouvais pas les affronter tous.
Ils me faisaient peur.
Tous ces yeux admiratifs braqués sur moi.
Ils m'acclamaient à coup de '' on t'aime! ''.
Ils m'applaudissaient.
Ma maladie ne les concernait pas.
Eux, ils ne me voulaient aucun mal.
Ils étaient bienveillants.
Elle ne me voulait du mal qu'à moi.
Cette vicieuse s'en prenait toujours à moi.
Je n'avais pas de contrôle sur elle.
Pourtant, je la canalisais plutôt bien.
J'étais actrice.
J'aimais mon métier et je le faisais avec passion.
C'était ma vie.
Ma carrière faisait des envieuses, des jalouses.
La presse en faisait son gagne-pain avec des titres accrocheurs
'' L'actrice dont vous ne verrez le visage que sur grand écran. ''
Il faut dire que j'avais des tas de stratagèmes : foulards colorés, mains devant le visage, chapeaux volumineux...
Mais pour moi, le pire restait les avant-premières,
Au cinéma, dans des salles confinées,
Dans un face à face sans filtre.
Je ne pouvais pas l'affronter.
Elle était plus forte que moi.
Je souffrais d'une maladie complètement idiote.
Une phobie en soi, ce n'est pas très intelligent!
C'est surtout invivable pour ceux qui la subissent.
Cette proposition incroyable qui me fut proposée, je ne pouvais pas l'honorer.
Je ne pouvais pas me retrouver en séance privée,
À l'Elysée face au Président, sa famille et quelques invités triés sur le volets.
L'avant première de mon dernier film '' En avant!"
Se ferait sans moi,
Connasse d' ereutophobie ! ''
© Julie Giordano
Une photo, quelques mots...
Voici mon texte.
" Je suis phobique.
Un jour, on m'a expliqué que ma peur, que je prenais pour une gaminerie, était une maladie.
C'était drôle, parce que je ne me sentais pas malade.
Je n'avais pas de fièvre, j'avais mal nulle part, et ma santé se portait bien.
Ma gaminerie m'empêchait de vivre une carrière normale,
D'être au top, au sommet.
Je passais pour la poufiasse qui fuyait le monde.
Celle qui avait peur de se casser un ongle.
Celle qui refusait les rencontres.
Je ne pouvais pas les affronter tous.
Ils me faisaient peur.
Tous ces yeux admiratifs braqués sur moi.
Ils m'acclamaient à coup de '' on t'aime! ''.
Ils m'applaudissaient.
Ma maladie ne les concernait pas.
Eux, ils ne me voulaient aucun mal.
Ils étaient bienveillants.
Elle ne me voulait du mal qu'à moi.
Cette vicieuse s'en prenait toujours à moi.
Je n'avais pas de contrôle sur elle.
Pourtant, je la canalisais plutôt bien.
J'étais actrice.
J'aimais mon métier et je le faisais avec passion.
C'était ma vie.
Ma carrière faisait des envieuses, des jalouses.
La presse en faisait son gagne-pain avec des titres accrocheurs
'' L'actrice dont vous ne verrez le visage que sur grand écran. ''
Il faut dire que j'avais des tas de stratagèmes : foulards colorés, mains devant le visage, chapeaux volumineux...
Mais pour moi, le pire restait les avant-premières,
Au cinéma, dans des salles confinées,
Dans un face à face sans filtre.
Je ne pouvais pas l'affronter.
Elle était plus forte que moi.
Je souffrais d'une maladie complètement idiote.
Une phobie en soi, ce n'est pas très intelligent!
C'est surtout invivable pour ceux qui la subissent.
Cette proposition incroyable qui me fut proposée, je ne pouvais pas l'honorer.
Je ne pouvais pas me retrouver en séance privée,
À l'Elysée face au Président, sa famille et quelques invités triés sur le volets.
L'avant première de mon dernier film '' En avant!"
Se ferait sans moi,
Connasse d' ereutophobie ! ''
© Julie Giordano
 |
| © Marion Pluss |
Commentaires
Enregistrer un commentaire